Déclaration

18 Août 2017

"À l'église, de Dieu...

Mon cœur est profondément triste de voir mes enfants aussi divisés en ces temps. Pensez-vous réellement en vos cœurs que mon église soit assez petite pour tenir entre quatre murs? Où est la générosité, où est l’hospitalité entre vous? Je vous le dit, comment espérez-vous attirer ceux du dehors si vous ne démontrez pas d’unité au dedans? Car tout ce que vous possédez, vous a été prêté, tout don que vous avez, vous l’avez pour le partager, mais il n’est rien qui soit entre vos mains qui n’appartient à Dieu. Si donc le lieu où vous êtes se réclame être maison de Dieu, comment votre frère qui est du même père ne serait pas bienvenu chez vous? Et comment les richesses et les bénédictions du père lui seraient refusées?

Ne demandez pas : Pourquoi ne nous reconnaît-on pas, ou, comment devons-nous témoigner? "On vous reconnaîtra à l’amour que vous avez les uns pour les autres."

Dieu a un cœur brûlant pour son église, c’est Son projet, laissez-le le mener comme il lui plaît!"

Jean 17 :20-26, Hébreux 13 :1-3, Éphésiens 4 :1-5, 1 Pierre 4 :7-11, Romains 12 :13

Par Ariane Beaulieu

En effet, l’église au Québec est en grand besoin. Après 2 ans de prière et de ministère dans le projet « The Breach », ce qui suit est un bilan et une déclaration adressés à l’Église de Québec et plus en général une exhortation à l’Église.

Il y a beaucoup à dire mais je serai relativement bref, vous pourrez, si Dieu le veut, avoir une meilleure idée de l’étendu du besoin de l’Église dans l’ouvrage que ma sœur et moi préparons depuis plus de 4 ans maintenant et qui s’intitulera « Le Filet ».

Il serait possible de résumer les trois fléaux qui s’abattent sur l’Église au Québec par les mots : aveuglement, incrédulité et désespoir.

Souvent, des hommes s’élèvent parmi nous proclamant connaître une nouvelle doctrine révolutionnaire, un savoir oublié et secret ou encore une puissance surnaturelle pratiquement magique. Ces choses ne m’intéressent plus depuis maintenant un certain temps et ce n’est pas ce que je vous annonce. Mon message c’est la Parole de Dieu : la Parole Vivante (Jésus), puissante et vraie. (Voir la Bible : de la Genèse-Apocalypse et Jésus)

Mon but n’est pas d’avoir des ‘followers’ mais de suivre Christ avec d’autres. Mon objectif n’est pas que le ministère « The Breach » devienne grand et populaire mais que le ministère des serviteurs de Dieu grandisse et se répande puissamment. Bien que vous soyez peut-être en train de hocher de la tête en approbation, regardons si vous n’êtes pas victimes vous-mêmes de l’un ou plusieurs des fléaux mentionnés plus haut.

Le premier fléau, je l’appelle l’aveuglement. Bien que l’on puisse dire que c’est principalement l’aveuglement spirituel, ce n’est pas totalement vrai, dû aux différents sens que nous attribuons au mot spirituel ainsi qu’aux choses (ex : doctrines et mouvements de pensées) qui y sont rattachées. L’aveuglement concerne quelque chose ou quelqu’un que nous ne voyons pas. Allons voir dans la Bible un enseignement surprenant suivant la guérison d’un aveugle par Jésus:

"Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé; et, l'ayant rencontré, il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu? Il répondit: Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. Et il dit: Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui. Puis Jésus dit: Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles? Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste." Jean 9 :35-41

Je ne détaillerais pas toute la richesse et la profondeur de ce passage ni ce qui précède et suit. Cependant, nous voyons que Jésus apporte un jugement : la guérison des aveugles et l’aveuglement de ceux qui voient. Simplement, le fait de reconnaître nos limites et nos péchés nous permet de recevoir la guérison de Jésus. Par ailleurs, le fait de croire que nous voyons (que nous sommes sans limites et sans péchés) nous condamne à ne pas voir. Étonnamment, c’est l’élément essentiel de toute conversion à Jésus : la repentance sincère face à nos péchés. Cette repentance est produite probablement par ce trait de caractère très recherché mais rarement atteint que nous pourrions appeler l’humilité et qui est essentielle à la vie de tout vrai Chrétien.

Une des raisons qui explique cet aveuglement si répandu chez les Chrétiens se trouve bien sûr dans la parole :

"Ayant donc cette espérance, nous usons d'une grande liberté, et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d'entendement. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît. Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs coeurs; mais lorsque les coeurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit." 2 Corinthiens 3 : 12-18

D’une façon ou d’une autre, nous sommes convaincus que nous voyons et que le monde est aveugle au message de Christ. Cependant, si nous étudions réellement ce passage (et probablement d’autres sur le même thème) nous allons découvrir qu’il est question d’une comparaison entre le ministère de la mort et celui de l’Esprit (Voir 2 Corinthiens 3). Il est question de gens qui lisent l’Ancien Testament et qui ont un voile (sur leur cœur) et que ce voile se lève uniquement en Christ. Ainsi, il est vrai qu’en tant que croyant un voile se lève afin de nous aider à comprendre les écritures. Par contre, il est faux de croire que tout aveuglement est maintenant impossible. Aujourd'hui, je vous déclare que beaucoup sont aveuglés par leur dénomination, leur tradition, leur hiérarchie, leur égo, leurs richesses, leurs dons et talents dans l’église officielle évangélique. Bien que nous professions le contraire, nous sommes coupables à plusieurs niveaux du jugement que nous portons sur les non-croyants, ainsi que sur les autres croyants dans notre assemblée ou en dehors.

Le deuxième fléau c’est l’incrédulité. Certainement un symptôme du premier fléau, l’incrédulité déforme notre image et conception de Dieu. Elle nous pousse à rester loin de Dieu, à ne pas rechercher son aide et son secours. Elle nous enseigne à ne croire que ce que l’expérience et nos yeux physiques peuvent discerner. Elle nous préserve dans de belles paroles sans action, une foi des plus morte mais en apparences réelle de par sa ferveur. Elle nous convainc d’un modèle d’église physique limité dans l’espace et le temps, gouverné par un système humain hiérarchique qu’il est possible, semble-t-il, de contrôler. Elle réduit tranquillement l’existence de Dieu à rien de plus qu’un être tout à fait humain, fait à notre image… Cette liste peut sembler exagérée pour certains, mais voilà ce qui domine présentement le visage de l’Église de Québec. L’incrédulité face au vrai visage de Dieu, de Sa volonté et de Sa puissance.

Le troisième fléau, qui est intimement relié au deuxième, est le désespoir. Celui-ci nous pousse à oublier les promesses de Dieu. Il nous maintient dans l’apitoiement sur nous-mêmes et notre condition. Il insinue une fatalité contraire à la volonté de Dieu et nous chuchote à l’oreille que tout est perdu. Bref, que tous nos efforts sont vains dans le Seigneur.

Cette courte explication des trois fléaux de l’aveuglement, de l’incrédulité et du désespoir se voulait une aide face à la compréhension de ce qui s’est produit avec le projet « The Breach ». Ils s’opposent aux trois valeurs éternelles dans 1 Corinthiens 13 :13 "Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité." Ces trois choses sont la solution face à ces fléaux et sont faciles d’accès à tout Chrétien véritable.

Bilan

J’ai parcouru une dizaine d’assemblées évangéliques à Québec et dans les environs, après quelques mois de prière et de préparation poussé par l’Esprit et ayant commencé à la fin septembre 2016. J’avais reçu le soutien officiel des anciens et de l’assemblée « Quebec Baptist Church » ainsi que de mon assemblée où je suis membre : L’assemblée Évangélique Bon Samaritain et du groupe d’évangélisation Le Club des Arbres et du ministère d’évangélisation de la Ligue du Testament de Poche du Québec. À l’origine un projet centré plus particulièrement vers les jeunes adultes, il s’est étendu à l’ensemble des croyants (tous les âges, avec accompagnement d’un adulte pour les enfants).

J’ai premièrement recherché le soutient d’une dizaine de ministères chrétiens évangéliques avant de débuter ma visite des assemblées. J’ai ainsi fait face au silence et au refus de tous les ministères dans lesquels je n’étais pas déjà en position de leadership et qui étaient pourtant tout à fait compatibles. J’ai alors convenu de rencontrer le rassemblement des ouvriers chrétiens évangéliques de Québec ou j’ai annoncé à ceux présents (une dizaine de leaders) ma visite prochaine dans le cadre du projet « The Breach », les invitants à m’inviter au moment favorable. Je n’ai eu aucun retour positif seulement un grand vide.

Toujours animé par l’amour de Dieu et de l’Église, j’ai remarqué quelque chose de spécial : à plusieurs endroits où j’allais, l’Esprit me précédait et avait suscité un désir pour le ministère auprès des jeunes adultes. Des groupes se formaient, d’autres étaient en planification, mais la même direction se retrouvait dans les Églises. Quelques mois plus tard, tous étaient demeurés séparés les uns des autres et aucun n’avait réalisé que ma venue était reliée à ce mouvement de l’Esprit dans l’Église. Le mouvement c’est alors éteint et c’est alors que j’ai pris la décision d’élargir la vision à tous les âges. Ce changement, bien que positif, n’eut que peu d’effet. La plupart d’entre eux croyant déjà connaître « The Breach » n’ont probablement pas fait le lien qu’ils étaient concernés par l’appel. Ils ne sont donc pas venu et n’ont pas fait le message.

À travers mes différentes visites, j’ai rencontrés plusieurs personnes clés afin de réaliser le projet de « The Breach ». La plupart du temps, je n’ai rencontré qu’une seule personne pour la ou les tâches nécessaires à la réalisation complète du projet. Cependant, malgré mon appel fait à cette ou ces personnes, il n’y a eu aucune réponse (attention, plusieurs se sont quand même impliqués, merci à vous :) ). Ainsi, partout où l’appel est resté sans réponse, ma tâche n’a fait que croître et je n’ai fait en gros que l’essentiel à des moments ponctuels pour la survie du projet pendant un an.

De façon étonnante, le concept important de laisser la porte débarrée pendant les événements a permis de rejoindre un nombre similaire de non-croyants n’ayant pas été invités que celui de croyant invités. Ce qui s’approche de trente personnes croyantes pour un an (plus de la moitié étant mes amis proches et ma famille). Les rencontres ont débuté en août 2017 avec une journée de jeûne et prière, c’est pendant ce mois qu’Ariane a écrit le texte au commencement et qu’elle m’a remis le 9 juin 2018. Après environ onze rencontres, nous avons été grandement bénis de multiples manières et la présence de Dieu c’est manifestée puissamment tant à travers des enseignements de qualité que des circonstances multiples.

L’effort que j’ai déployé pour les rassemblements « The Breach » était une dernière tentative de rejoindre l’église officielle avec la vision que Dieu a placé sur mon cœur depuis que j’ai été nommé président de la Ligue du Testament de Poche du Québec en 2008.

Après plusieurs années de ministère dans le milieu des églises évangéliques au Québec, j’ai éprouvé une dernière fois de façon intense et profonde l’état de l’église officielle. Afin de voir si je ne m’étais pas trompé et que je n’avais tout simplement pas fait tous ce que les hommes me demandaient correctement. Malheureusement, mon constat c’est aggravé et raffermi. Voici une liste de constats déroutants auxquels je ne voulais pas me résoudre :

Il est préférable en général de ne pas emprunter la voix officielle dans l’église pour le service de Dieu, si l’on veut être intègre et en accord avec la Bible tout en étant efficace.
L’église officielle est gérée de la même manière (et bien souvent pire) qu’une entreprise humaine.
Les gens des assemblées sont convaincus d’une foule de croyances communes erronées (ou en grande partie limitées) concernant des sujets allant des rôles dans l’Église jusqu’à des doctrines essentielles de la Bible.
L’église officielle est aussi efficace que des croyants sans église officielle (sans groupe Chrétiens précis)
L’évangélisation est en grande partie absente ou invisible dans le programme des assemblées. Elle se retrouve souvent sous la forme de rencontres entre Chrétiens. (prêcher l’Évangile à des gens déjà croyants) Lorsqu'elle est présente, elle se limite à l’implication d’une certaine élite parmi les croyants (perception des gens de l'extérieur).
La prière est en grande partie absente ou invisible dans le programme des assemblées. Elle se retrouve souvent sous la forme de louange pour la majorité des croyants. Quelques individus (nombre similaire à ceux qui évangélisent) se retrouvent régulièrement en groupe pour prier et intercéder spécifiquement.
L’enseignement est en grande partie absent ou invisible dans le programme des assemblées. Il existe ici une certaine variation de proportion selon le mouvement d’assemblée. Il est présent principalement sous la forme de prédication magistrale le dimanche matin. La formation de disciple tel que Jésus a fait est très rare et se limite souvent aux efforts de quelques leaders surchargés déjà de responsabilités.
L’unité que Dieu a établie dans son Église par sa propre volonté et par grâce est incomprise et se résume à un effort vague de bien s’entendre en apparences pendant les rencontres officielles. Il est aussi associé à une série de compromis sur des enseignements centraux de la Bible et ainsi craint par plusieurs. L’idée de rassembler les gens sous un même nom officiellement (autre que Chrétiens, c’est-à-dire de Christ) semble dresser le portrait d’une unité idéale. L’autre tendance, qui est opposée, cherche à réunir le plus de noms (dénominations) dans un ensemble vague et dénué de vérité. Ces deux tendances ne s’accordent pas avec la Bible.
La communion a perdu son sens en considérant particulièrement le point précédent.
Les ministères d’Apôtre, de Prophète, d’Évangéliste et de Pasteur-Docteur sont, soit exclus, incompris ou sous une forme tout à fait différente que celle présentée dans la Bible.
L’amour (1 Corinthiens 13) s’est refroidi considérablement… Je parle du premier amour des croyants : Christ. Et sa conséquence directe : l’amour des autres.

Tenons-nous à la brèche! Pour Christ et Son royaume!

Par Benjamin Bellemare